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Ma main dans ta gueule
25 novembre 2009

J'aime pas les gens...

Tu vois ami lecteur, s'il existe bien une catégorie d'être humains que je peux pas blairer, c'est bien les voisins. Je sais pas pour toi, mais dès que j'emménage quelque part, je m'arrange pour ne jamais sympathiser avec ces gens qui habitent auprès de chez moi. C'est vrai quoi, y'a rien de pire qu'un voisin qui te colle en permanence. Tu as le malheur d'aller leur demander un jour de te dépanner d'un peu de sucre ou de lait, ou bien alors de te prêter un tire-bouchon et ça y est, ces connards s'imaginent que t'es devenu leur pote. Non mais qu'est-ce que tu crois ? Tu te prends pour qui, pauvre mec, tu crois qu'on est copains ? Mais barre-toi ! Allez, cache-toi, t'es moche. Et puis va chier dans ta caisse, je te connais pas moi.

Bon, je ne te mentirais pas, il fut un temps où, jeune idéaliste empli d'amour pour mon prochain, j'adressais mes plus beaux sourires à ces parasites et essayait même de devenir ami avec eux. Quelle naïveté... Tu vois, tout comme toi, moi aussi j'ai été con un jour, bon c'était il y a longtemps, mais quand même... Très vite, je me suis rendu compte que c'était très dangereux et que ça pouvait même devenir totalement invivable. Il faut dire que j'ai vécu en Cité U pendant mes années étudiantes. Lorsque tu vis en Cité U, il n'y a que deux possibilités qui se présentent à toi. Soit tu es un élève studieux, qui passe son temps entre la fac et sa chambrette pour travailler comme un tocard et se coucher avec les poules en espérant que le gros porc qui lui sers de voisin n'invitera pas ses 17 copains à venir boire un coup jusqu'à plus d'heure, le tout dans une chambre de 9 m². Soit tu fais partie des gros porcs en question.

Tu l'auras peut-être deviné, j'appartenais à la deuxième catégorie. Mais il ne faut pas croire, c'est un job à plein temps ! J'allais assez peu à la fac certes, mais je n'avais pas le temps de m'ennuyer. Toujours plein de trucs à faire avec les autres gars dans mon genre. Car, comme le dit le proverbe "Qui se ressemble s'assemble". Et on passait nos journées à glander ensemble, du lever du soleil (vers 14H00) à la tombée de la nuit (aux alentours de 5H00 du matin). Au début, c'était sympa. Mais au bout de quatre ans, beaucoup moins. Et il arrive un jour où tu pètes un câble parce qu'il y a toujours un de tes connards de voisins pour venir te casser les bonbons à n'importe quelle heure de la journée et franchement c'est insupportable !!!! Rien que le fait d'y repenser, ça me fout les nerfs... Je crois que c'est à cause de ça que j'aime pas les gens...

Donc tu comprendras certainement, cher lecteur, mes motivations et pourquoi j'en suis venu à adopter un autre comportement à l'égard de mon voisinage. Désormais, je ne me laisse plus emmerder et j'ai même développé des stratégies d'évitement quasiment imparables. Il suffit parfois de gestes très simples pour se prémunir de toutes formes de comportements amicaux et vu que je t'ai à la bonne et qu'au fond tu m'es un peu moins détestable que le reste du genre humain, je m'en vais te transmettre une partie de ce que j'ai appris ces dernières années : les 5 règles à respecter pour ne pas être emmerdé.

Règle n° 1 : ne jamais au grand jamais répondre à tes voisins lorsqu'ils te disent bonjour. Encore moins leur dire bonjour en premier, cela va de soi. Cette petite manoeuvre, aussi impolie soit-elle, les conduira inévitablement à te trouver antipathique et là c'est gagné ! La voix royale pour avoir la paix. On pourra également employer une variante qui consiste à pousser des grognements étranges lors de ces tentatives de salut. Effet "je suis un autiste" garanti. Très efficace !

Règle n° 2 : tirée du célèbre adage "Pour vivre heureux, vivons cachés", elle consiste à faire en sorte de ne jamais croiser personne lorsqu'on rentre ou on sort de chez soi. Elle est toutefois un peu plus délicate à mettre en oeuvre, car cela implique de bien connaître les horaires de chacun de ses voisins. Nécessite un grand sens de l'observation et aussi beaucoup de discrétion. Au cas où tu te ferais griller, il y a toujours la possibilité de se faire passer pour un agent de chez France Télécom ou pour le plombier. Ou bien se déplacer en permanence avec un balai et ainsi se faire passer pour l'homme à tout faire... Attention, cette parade ne fonctionne pas indéfiniment.

Règle n° 3 : ne jamais prévenir qui que ce soit lorsque tu décides d'organiser une soirée et t'arranger pour que tes invités soient bien bruyants (il suffit de prévoir beaucoup d'alcool). Choisir les invités en fonction de leur propension à boire et parce qu'ils ont des voix qui portent. La cerise sur le gâteau serait d'organiser cette soirée en début de semaine, pour que les voisins soient bien énervés et décident de venir te demander de faire un peu moins de bruit. Les envoyer chier comme du poisson pourri et, si ça dégénère, leur casser la gueule avec l'aide des invités. Fonctionne très bien et plait beaucoup aux convives bastonneurs.

Règle n° 4 : se faire passer pour un membre d'une corporation particulièrement détestée par le voisin lambda, tels que gendarme, contrôleur fiscal, huissier de justice, croque-mort, etc... Dans ce cas-là et uniquement celui-là, je te conseillerais, contrairement à mes précédentes recommandations, de faire le tour de l'immeuble histoire de rencontrer tous tes nouveaux voisins. Le nec plus ultra serait de te présenter comme étant en plus Témoin de Jéhova, Scientologue ou Raëlien. Le risque toutefois est de tomber sur un voisin de la même corporation ou secte et là, pas d'autre choix, la fuite s'impose !

Règle n° 5 : enfin, si l'utilisation des règles n° 1, 2, 3 et 4 échoue pendant les premières semaines d'occupation du logement et que ces abrutis de voisins continuent à montrer des signes de sociabilité à ton égard, alors il faut employer la stratégie du clodo. C'est très simple, il suffit de s'installer dans le hall d'entrée et de quémander une petite pièce à chaque fois qu'un voisin rentre ou sort de chez lui, en expliquant que c'est pour te payer ta dose de drogue. L'investissement est à la portée de toutes les bourses. Il faut juste se munir de vêtements sales et usés, d'un caddie de supermarché rempli de sacs plastiques, de détritus et autres bouteilles de pinard à moitié vides, de laisser quelques seringues usagées en évidence dans l'escalier et d'avoir un chien bien sûr, de préférence dangereux. Il conviendra idéalement d'être assez agressif dans ses propos, surtout avec les vieilles de l'immeuble pour que le bouche à oreille soit vraiment efficace. Mieux vaut prescrire toute forme de violence physique ou alors ne l'utiliser qu'en dernier recours car les forces de l'ordre pourraient être appelées et ça foutrait tout en l'air. Stratégie de la dernière chance qui présente quelques risques...

Voilà pour mes conseils. J'espère qu'ils te seront utiles. Sache que pour moi, ça a très bien fonctionné. D'ailleurs, mes voisins du dessus, Roumains de leur état (attention, je n'ai rien contre les Roumains, à partir du moment où ils me foutent la paix lorsque je suis dans mon home sweet home), mes voisins donc ne me font pas chier et c'est tant mieux. Pour preuve, vendredi dernier, alors que j'étais peinard dans mon salon après une dure journée de labeur et que je me détendais en les écoutant s'engueuler à tue-tête (on s'amuse comme on peut), j'eus droit à une scène magique, tirée tout droit d'un film d'Emir Kusturica. En effet, alors que la scène de ménage battait son plein, Monsieur, que Madame voulait probablement empêcher de sortir rejoindre ses potes slaves au troquet du coin, eut une idée de génie : sortir en sautant depuis le balcon du 2ème étage. Et quelle ne fut pas ma surprise en voyant ledit Popescu prendre appui sur la rambarde de mon propre balcon et regagner le sol pour pouvoir échapper à sa mégère loin d'être apprivoisée. Et c'est là que je me suis dit que c'était super bon de ne pas être pote avec lui sinon ce con aurait été foutu de frapper à ma fenêtre et me demander de lui payer un café... Ouf ! Je l'ai échappé belle...

Prends-en de la graine. Et MaC !


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Commentaires
Z
en ce qui me concerne, motorhead a fond la caisse pendant un mois, ca passe ou ca casse, en regle generale mes voisins demenagent assez rapidement
Ma main dans ta gueule
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