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Ma main dans ta gueule
23 novembre 2009

Homo politicus vulgaritus

Comme tu as très certainement pu l'observer, ami lecteur, je respecte à la lettre la jurisprudence divine et ne t'ai donc pas abreuvé de ma prose pendant ce week-end. Sache donc qu'à l'avenir, je ferai de mon mieux pour ne rien écrire pendant sabbat et le jour du seigneur (c'est surtout que contrairement à toi, j'ai une vie sociale hyper développée et que j'ai toujours plein de choses à faire et de gens à voir pendant mes rares temps libres). Ceci étant dit, lundi est arrivé et je peux reprendre une activité normale.

De quoi vais-je donc te parler aujourd'hui ? Du temps qu'il fait ? Non, il n'y a pas grand chose à dire à ce sujet. Et puis il y a tellement de météorologues du dimanche dans nos entourages, capables de disserter là-dessus pendant des heures, que ça serait pénible. Alors non, nous n'aborderons pas ce thème. Idem pour le football et la qualification haut la main (ah ah ah !) de l'équipe de France. J'en parlerai plus tard sous un angle que j'essaierai de présenter de façon plus originale que la simple discussion de comptoir d'une bande de pochetrons aux lèvres violacées du fait de leurs abus de picrate à bon marché puisque conditionné en bouteille en plastique.

Mon article de ce jour sera donc consacré à quelque chose qui m'est cher et dont j'essaye de porter haut les couleurs dans ma vie quotidienne : la vulgarité.

tampons_vulgaires_005

Modeste illustration des richesses sémantiques de la langue de Molière...

Etant adepte du langage fleuri ou langage imagé, je rêve du jour où tout le monde s'exprimera ainsi, transformant le monde qui nous entoure en un gigantesque dialogue de Michel Audiard. Mais attention, il ne faut pas confondre "grossièreté" et "vulgarité". Je sens que ton esprit s'embrouille, mais rassure-toi, je vais t'expliquer de ce pas ce que j'entends par là. Il y a, à mon sens, deux acceptions différentes de la vulgarité. Elle peut ainsi se définir de deux façons : soit pour qualifier la manière de s'exprimer de quelqu'un, adepte de l'emploi de mots grossiers, voire de termes orduriers dans ses conversations. C'est ce que j'assimilerai à de la grossièreté (encore que la grossièreté bien employée, peut avoir beaucoup de classe). Ou alors, on peut qualifier de vulgaire la façon d'être d'une personne, par son apparence, sa façon d'être et ce indépendamment de sa façon de parler. Je me vante d'appartenir à la première catégorie, tout en conchiant, respectueusement bien sûr, la seconde catégorie, qui constitue, il faut bien le dire, une belle bande de petites crevures.

Exemple type de cette nouvelle caste, les gens qui nous dirigent représentent selon moi le summum de la vulgarité, le nec plus ultra du foutage de gueule institutionnalisé. Ils nous parlent de pouvoir d'achat, du fait qu'il faut travailler plus pour gagner plus, nous traitent à demi-mots (ou pas) de bons à rien, alors que, pour la plupart d'entre eux, ils n'ont pas la moindre idée de ce que peut être le travail. Ils sortent tous des grandes écoles et ont repris les mandats de Papa ou de Tonton et sont élus de père en fils par ces couillons d'électeurs, ce qui est on ne peut plus normal dans le cadre d'une république bananière... Les révolutionnaires et autres penseurs du siècle des Lumières doivent se retourner dans leurs fosses communes...

Non contents de nous faire la leçon, ces malapris instaurent également les règles que nous sommes sensés respecter, celles-ci étant principalement définies pour satisfaire les vélléités de leurs copains patrons d'entreprises cotées au CAC 40, accessoirement parrains de leurs enfants ou témoins d'un de leurs nombreux mariages (fin de la publicité sur France TV, bouclier fiscal, etc...). Voilà où en est rendu ce pays. Le pire dans tout cela, c'est que ces peigne-culs, si tu me permets l'expression, sont les seuls à pouvoir s'affranchir de ces règles qu'ils imposent aux autres. Et il n'y a personne pour y redire quoi que ce soit.

A ce titre, tous les partis, de droite comme de gauche, sont égaux. Je me plais souvent à observer comment la justice, normalement indépendante en vertu de la fameuse séparation des pouvoirs chère à Montesquieu, traite les différentes catégories de citoyens dans le cadre des procédures pénales. Vous verrez souvent des cambrioleurs, voleurs à la tire, "jeunes délinquants des quartiers difficiles" (pour se la jouer à la Jean-Pierre Pernaut) écoper de condamnations à de la prison ferme pour de menus larcins dont les montants s'élèvent la plupart du temps à quelques centaines, voire quelques milliers d'euros. Par contre, les délinquants en col blanc qui se sont enrichis en procédant à des détournements de fonds public (et on parle là de dizaines, de centaines, voire de millions d'euros), à de l'abus de bien social ou encore du recel d'abus de bien social pour pouvoir attribuer des marchés publics à leurs copains ou à leurs familles, ceux-là ne font quasiment jamais de prison ferme (et les exemples sont légion, je ne les énumèrerais pas car je n'ai pas envie de déprimer encore plus et parce que ça me donne envie de vomir).

Le juge les rappelle donc à l'ordre, il leur dit "ben dites donc, c'est pas bien ça, vous êtes un élu quand même, alors il faut pas recommencer à faire ça", les frappe d'inéligibilité pour un an (quel châtiment cruel...), leur met un peu de sursis pour faire style (sursis qui ne les privera pas pour autant de leurs droits civiques, parce que quand même, faut pas déconner non plus) et au terme de cette année de condamnation, que l'on peut employer utilement en allant par exemple donner quelques cours grassement rétribués dans une université canadienne, ils reviennent et postulent de nouveau aux ors de la République, s'étant refait une virginité à peu de frais. C'est bon d'être pris pour un con. Je ne sais pas pour toi, ami lecteur, mais moi j'aime ça...

Alors que ce système semble fonctionner à merveille, nos glorieux leaders envisagent de réformer la justice pour enfin supprimer les juges d'instruction, ces "empêcheurs de détourner en rond" et enfin dépénaliser le droit des affaires. C'est parfois ce qui arrive quand on choisit d'élire un ancien avocat d'affaires... Certains d'entre eux essayent même de nous imposer la candidature de leurs rejetons, pas même foutus de se trouver un boulot tous seuls, en essayant de nous faire gober qu'il s'agit de génies ou d'esprits brillants mais incompris. Sans compter les petites phrases poétiques dont cette caste nous abreuve constamment en nous envoyant leurs meilleurs éléments, à l'instar d'un Frédéric Lefèvbre des grands soirs, lequel a l'aplomb de nous dire que les rares personnes qui s'élèvent contre ces pratiques ne sont pas des démocrates et qu'au fond, toutes les saloperies qu'ils font passer dans cette salle d'enregistrement autrefois nommée Parlement, ne font que répondre à ce que veulent les Français (inconsciemment j'imagine)... Existe-t-il plus belle illustration de la vulgarité ? Franchement, je ne le pense pas et dois même t'avouer que je reste pantois d'admiration devant ce culot et toute cette énergie déployée. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il y a suffisamment de connards dans ce pays pour dire amen et pour les réélire comme un seul homme en 2012... Le général avait raison : "les Français sont des veaux".

La France, la patrie des droits de l'homme ? Des droits de l'homme politique alors.

MaC !!!


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Commentaires
G
Tu es tellement mignon petit ourson. J'aimerais bien découvrir ta caverne, ça doit être cosy.
C
la caste politicienne est décomplexée.<br /> on voit ce que ça donne.<br /> ce qui serait amusant, ce serait que la caste des indigents et des paupérisés se décomplexe aussi et embroche ces connards au bout d'une foufourche.<br /> malheureusement, je ne parierais pas un collier de nouilles là-dessus. les médias font ce qu'ils veulent de l'opinion dans la mesure où le sens critique est en voie de disparition.<br /> quand je vois ça, je préfère pas voir ça, et je rentre à ma maison.<br /> l'ours des cavernes.
_
on s'en cogne !<br /> en 2012, c'est la fin du monde.<br /> c'est les incas qui l'ont dit.<br /> y parait.<br /> enfin ...<br /> <br /> moi, c'que j'en dis
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